Ce lundi 7 août 2023, avec un couple d'amis de la région,nous nous sommes retrouvés à Alloué dans le jardin de la propriété de Maria Casarès. Comme la soirée était douce et paisible, la température du jour très clémente, nous nous sommes réunis autours d'une bouteille d'un Pineau marqué « Maison Maria Casarès » et d'un saucisson.auquel nous n'avons pas laissé le temps de dire qui il était tellement il a ravi nos papilles... Sur le coup de 8 heures (20 heures), un charmant maître de cérémonie nous convia au spectacle du jour et de la saison « Les nuits blanches » de Fiodor Dostoïevski interprété par Charlie Fabert et Anne Duverneuil dans la mise en scène de Mathias Zakhar.
Bien que tous ces gens de théâtre aient été pour moi, béotien que je suis, totalement inconnus, le talent qu'ils mirent à incarner un de ces couples que je croise généralement sans même les voir, leur jeu d'une incroyable justesse me transporta sur ce pont de Saint-Petersbourg ou Moscou, sans que j'ai émis le moindre gramme de CO² dans l'atmosphère. Ce caractère russe si simple qu'il devient parfois insupportable trouvait dans le jeu des acteurs, dans leurs regards, le timbre de leur voix sans exagération, la retenue de leurs gestes qui semblaient s'échapper malgré tout entraînés par le flot de mots libres incapables de retenir les tourbillons d'une pensée qui emporte tout et tous sur son passage.
Un vrai moment de bonheur, une heure de ce plaisir simple que seul nous offrent auteurs et interprètes qui ont le respect de la « Vérité » sans fard ni artifice.
Que dire de mieux que cette citation d'Albert Camus : « J'espère seulement que ce livre ne sera pas trop éloigné de ce qu'il devrait être. J'espère qu'il aidera à vivre - qu'il dira que tout n'est pas perdu - qu'il donnera à tous ceux dont je suis solidaire la force de ne rien haïr et de créer.» (Albert Camus à Maria Casarès à propos de l'écriture de l'Homme révolté, 8 mars 1951.
Je vais clôre mon propos en disant un grand merci a toutes celles et ceux qui ont organisé cette fête de fin d'après midi d'été, sans oublier les cuisiniers bordelais qui nous avait préparé un délicieux souper de fin de journée. Il faut ici souligner la créativité de ces inconnus tant pour le bon goût de leur cuisine que l'astuce de la présentation : un dîner qui mériterait à lui seul une chronique.
Donc un grand, un très grand merci, j'ai hâte de revenir très vite et la prochaine fois je ferai la visite guidée en compagnie de Gérard Philippe qui fût aussi en son temps l'ami et le comparse de Maria Casarès...